La légende de sainte Noyale


L'histoire de sainte Noyale fut peinte sur les lambris de la nef de la chapelle et sur ceux de l'oratoire Saint-Jean.

Noyale et son père

Noyale était la fille d'un roi de Cambrie (nord-ouest de l'Angleterre) et aurait vécu au VIème siècle de notre ère. Elle désirait vouer sa vie à Dieu. Mais son père la destinait au mariage. Elle eut beau insister, il ne se détourna pas de son projet. Elle se résolut alors à fuir son pays pour se faire ermite. Comme beaucoup de saints d'Angleterre et d'Irlande, elle choisit la Bretagne.

Elle est représentée ici en discussion avec son père. Celui-ci, coiffé de sa couronne, est assis sur son trône.

 

Vers l'âge de vingt ans, elle partit donc pour la Bretagne accompagnée de sa fidèle servante. A l'instar de nombreux saints bretons venus d'outre Manche, elles traversèrent la mer sur une curieuse embarcation : une branche d'arbre. Arrivées à l'embouchure du Blavet, elles le remontèrent à la recherche d'un ermitage.

Sur ce panneau, on distingue la sainte etsa servante sur une belle branche au vert feuillage, surfant les flots tumultueux de la Mor Breizh (le nom breton de la Manche).

La traversée de la Manche

Noyale décapitée

Non loin de Bignan, au village de Bezo, un tyran local nommé Nizan, s'éprit de Noyale et décida d'en faire son épouse. C'était sans compter sur son inébranlable volonté de ne se consacrer qu'à Dieu. Et elle opposa un net refus. Nizan, fou de colère, la fit décapiter sur-le-champ.

Sainte-Noyale,vêtue d'une robe blanche pour souligner sa pureté, est agenouillée. Derrière elle un soudard lève son épée pour la décoller. Et derrière celui-ci, Nizan qui portent une cuirasse et un casque empanaché désigne la victime avec un bâton de commandement ou une sorte de sceptre. A l'arrière plan, une femme assiste à l'exécution, peut-être la servante de Noyale.

C'est à ce moment qu'eut lieu le miracle : Noyale prit sa tête entre ses mains et poursuivit sa quête d'un lieu de repos. Accompagnée de sa fidèle servante, elle arriva à Hemborh où elles entendirent une femme blasphémer. Et décida de continuer à chercher un endroit calme.

Sur ce tableau, on voit Noyale, toujours vêtue de blanc, sa tête entre ses mains, qui accompagne sa servante ouvrant la marche avec un grand bâton.

L'errance de Noyale

Les trois fontaines

Au bourg de Noyal, elles assistèrent à une dispute et continuèrent donc leur route. Quelques kilomètres plus loin, elles prirent un peu de repos. Trois gouttes de sang tombées de la tête coupée firent alors jaillir trois fontaines. Sainte Noyale planta en terre son bâton qui aussitôt se transforma en aubépine, tandis que la quenouille de sa servante se changeait en hêtre.

Au milieu d'un décor bucolique, la servante s'est laissée à s'asseoir. A côté d'elle se dresse un arbre qui pourrait représenter son bâton transformé. Noyale, à genoux, semble regarder son cou tranché. Derrière elle, on distingue trois petites flaques bleues disposées comme des taches, les futures fontaines.

Après avoir prié et dormi, les deux femmes reprirent leur route pour finalement faire halte quelques kilomètres plus loin. Sainte Noyale décida que c'était ici, en ce calme vallon qu'elle allait reposer. Elle s'allongea donc et rendit l'âme en paix.

La sainte est allongée parmi la végétation, la tête posée au sol. Ses yeux sont clos. Le drapé de sa robe évoque une statue antique. Sa servante s'est agenouillée devant elle, mains jointes, comme un fidèle implorant son intercession.

La mort de Noyale

Et c'est au lieu précis du dernier sommeil de sainte Noyale qu'aurait été érigée la chapelle dédiée à cette jeune fille venue du centre de l'Angleterre.

Sainte Noyale

 

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Toutes les photos © Pierre Laurent Constantin